1 – L’eau : une ressource à protéger
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Je suis une goutte d’eau, une simple perle, un voyageur invisible dans le grand cycle de la nature. Ma naissance, ou plutôt ma chute, s’est faite un jour de pluie, tombant avec mes sœurs sur le sol. Au début, je me suis laissé aller, portée par la gravité, chanceuse de ne pas tomber sur le bitume qui m’aurait bloqué, j’ai pu m’infiltrer lentement dans la terre meuble et humide. J’étais en quête de profondeur, cherchant un chemin sous les racines des arbres, dans les pores de la terre, où je pourrais me reposer et rejoindre d’autres gouttes. Le sol, vous l’aurez compris, n’était pas ma destination finale. Il m’a accueillie seulement pour un instant. Plus il est naturel, plus il est accueillant et nous permet de trouver toute notre utilité. On nous appelle alors « la pluie efficace ».
Comment préserver notre eau ?
Assurer la pérennité de nos ressources en eau commence par des analyses pointues. Depuis 2022, des études techniques de délimitations précises des zones de sauvegarde de nos ressources stratégiques en eau sont en cours dans le but de les intégrer aux documents d’urbanismes et également de mettre en place des plans d’action de préservation. Eviter de construire sur les lieux où l’eau s’infiltre le mieux dans les nappes par exemple.
a. Un comité scientifique extérieur
Le comité scientifique est un organe consultatif qui vise à s’appuyer sur des compétences externes dans sa politique de protection des ressources exploitées pour l’alimentation en eau potable du Grand Besançon. Pour ce faire, les hydrogéologues agréer du Doubs, l’Agence Régionale de Santé, l’Ascomade, l’université de Franche-Comté, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières, sont conviés aux réunions annuelles afin de débattre sur les études à mener et leur contenu au regard des précédents résultats. Les premiers travaux ont portés sur la source d’Arcier et ceux en cours portent sur la nappe de Novillars afin de mettre en place des mesures pour la préserver.
b. Un programme d’actions
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Grand Besançon Métropole œuvre pour assurer la pérennité de la ressource en eau face aux impacts du changement climatique et aux évolutions démographiques aussi. En 2020, un schéma directeur des ressources en eau potable a permis d’établir un plan d’actions. Concrètement, on peut citer les opérations suivantes menées ces dernières années :
- Réhabilitation du puits de Montferrand fermé en 2004 en raison de la pollution.
- Amélioration de la ressource à Novillars qui alimente un tiers de la ville de Besançon.
- Travaux pour maintenir la production d’eau pendant les sécheresses tout en respectant les besoins en eau de la biodiversité locale à l’unité de traitement d’eau potable de la Malate.
- Forage complémentaire pour capter une eau de meilleure qualité à Geneuille.
c. Désimperméabiliser les sols pour favoriser l’infiltration des eaux de pluie
C’est une pratique intégrée désormais dans les chantiers menés ou maitrisé par le Grand Besançon : restaurer la capacité des sols à absorber et filtrer l’eau, plutôt que de laisser l’eau s’écouler directement sur des surfaces imperméables comme le béton ou l’asphalte. Ce processus devient particulièrement crucial face aux défis liés au changement climatique, notamment les risques de sécheresse et de pluies extrêmes. De nombreux projets en ont déjà bénéficié comme la nouvelle cours d’école de Fontain, le parking de la base de loisirs d’Osselle ou encore la Place du Jura et la rue Gambetta à Besançon entre autres.
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d. Des agriculteurs engagés pour la qualité de l’eau et le maintien de la biodiversité
En 2019, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a lancé un appel à initiatives pour « Expérimentation de Paiements pour Services Environnementaux ». Sur un vaste territoire qui va des Fourg à Clerval en passant par Nancray et Valdahon, 27 exploitations agricoles (soit 49 agriculteurs qui œuvrent sur plus de 40 hectares) se sont engagés dans ce projet. L’idée est de financer des projets qui améliorent la biodiversité comme la création et l’entretien d’infrastructures agro-écologiques telles que les haies, les bandes enherbées, les ripisylves ou les zones humides, ou encore à développer des pratiques agronomiques vertueuses qui limitent l’utilisation d’engrais minéraux ou de pesticides.