La rénovation thermique pour les nuls

Mon logement se trouve dans le centre historique de Besançon. Quelles sont les règles à suivre pour le rénover sur le plan énergétique ?
« Les quartiers de Battant et de la Boucle sont tous deux dotés d’un plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV), qui est le règlement des autorisations d’urbanisme, explique Nadège Bellon, Architecte des Bâtiments de France. L’objectif est d’assurer une évolution de la ville respectueuse du patrimoine urbain. Il est donc important de le consulter avant d’entamer les études nécessaires à la réalisation des travaux. Le PSMV peut conditionner certaines prestations techniques, pour garantir la préservation de bâtiments patrimoniaux. Un des rôles essentiels du service de l’Unité départementale de l’Architecture et du Patrimoine (UDAP) du Doubs et de l’Architecte des Bâtiments de France est d’accompagner en amont ces projets afin de répondre, en application du règlement, aux deux enjeux majeurs d’aujourd’hui : énergie et patrimoine. »
Plus d’infos, contacter : udap25@culture.gouv.fr.
Quel mode de chauffage choisir ?
Votre facture d’énergie explose et vous envisagez de changer de chauffage ? Il faut d’abord se poser d’autres questions, comme l’évoque Paco Guardado, conseiller au sein de La Maison de l’habitat. « Avant tout, il faut faire en sorte de réduire au maximum le besoin de chauffage, grâce à une isolation efficace, explique-t-il. Cette étape suppose aussi d’installer une ventilation adaptée au logement, devenu plus étanche à l’air. Une fois ces questions résolues, on peut se pencher sur la question du chauffage. Et là, il y a autant de solutions que de logements et de budgets. Par exemple, le bois est peu cher, le gaz pratique quand on y est raccordé, l’électrique adapté aux petits logements, etc. Lorsque les conditions sont réunies, une copropriété pourra aussi se raccorder au réseau de chaleur urbain pour une énergie propre et très économique. Bref, le mieux est de nous contacter pour pouvoir faire un choix éclairé. »
Quels artisans dois-je solliciter ?
Ça y est, vous allez lancer vos travaux de rénovation ? Encore faut-il trouver les bons artisans. « Pour bénéficier d’aides financières, le recours à un professionnel RGE – Reconnu Garant de l’Environnement – est obligatoire, souligne Paco Guardado, conseiller au sein de La Maison de l’habitat. Mais attention : cette seule mention ne suffit pas à vous garantir la bonne réalisation des travaux. Le mieux, c’est de passer par le bouche-à-oreille, de toujours faire établir plusieurs devis pour comparer les prix et les solutions techniques proposées. La qualité des relations humaines avec l’artisan peut aussi être un critère de choix. La Maison de l’habitat peut vous aider gratuitement à y voir plus clair avant de signer un devis. Rappelons qu’il est important de ne pas signer de devis, sans avoir préalablement engagé les démarches pour obtenir les aides à la rénovation. Enfin, il faut savoir que le démarchage commercial téléphonique est interdit pour la rénovation thermique et qu’il ne faut pas y donner suite. »
Est-ce pertinent d’envisager un projet de rénovation au printemps ?
Oui et c’est sans doute le meilleur moment de l’année pour éviter de vivre le même sort que la cigale qui « se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue ». Il y a plusieurs raisons à cela : en hiver, les artisans de la rénovation croulent sous les demandes, tout comme les organismes de subventions et d’accompagnement. Par ailleurs, il est recommandé de réaliser les travaux d’isolation extérieure par temps sec. C’est aussi pour une question de planning : avec une maison, il faut compter un peu moins d’un semestre entre le lancement de la démarche et la réalisation des travaux (pour les copropriétés, c’est encore plus long).
Les aides ce n’est pas pour moi, je gagne trop…
Il est vrai que certaines subventions sont soumises à des conditions de revenus. Pour autant, des dispositifs sont ouverts à l’ensemble des ménages, comme MaPrimeRénov’ (dont les montants sont modulés en fonction des revenus), ainsi que les certifications d’économie d’énergie ou les Éco-prêts à taux zéro. Il est possible de se renseigner sur le sujet auprès de L’Espace Conseil France Rénov’ au 03 81 68 37 68.
Y a-t-il des contreparties aux aides de MaPrimeRénov’ ou de GBM ?
Oui : par exemple, un propriétaire occupant qui souhaite bénéficier de MaPrimeRénov’ pour des travaux d’ampleur s’engage à rester dans son logement au moins 3 ans, à compter de la demande de solde de la prime. Pour un propriétaire bailleur, le délai est d’au moins 6 ans. Les bénéficiaires de l’aide PAMELA de GBM s’engagent à ne pas vendre leur logement pendant 5 ans après les travaux. De tels délais permettent d’éviter que des ménages ne s’enrichissent, grâce à la revente successive de logements ayant bénéficié de subventions publiques.
Est-ce qu’une rénovation vaut vraiment le coup ? Et le niveau d’aide est-il suffisant ?
Prenons le cas d’une copropriété bisontine de 30 logements, construite dans les années 1960. Sa rénovation thermique – avec isolation extérieure, isolation des planchers haut et bas, installation d’une VMC – a permis un gain énergétique de 42 %. Ayant aussi intégré des travaux d’amélioration – peinture, réfection de balcons –, ce projet d’un montant de 489 000 € a bénéficié de 339 500 € de subventions, soit un taux d’aide de 69 %. Chaque propriétaire a notamment bénéficié de 4 191 € d’aide PAMELA de GBM.