Thomas Dubois Dunilac, l’eau et le feu
À 25 ans, Thomas Dubois Dunilac aligne les récompenses comme autant de coups de pagaie. Bisontin d’adoption, le sociétaire du SNB pratique canoë marathon et canoë sprint avec un égal bonheur sur tous les championnats de France et de Navarre, tout en étant pompier professionnel.
Quelles sont les différences entre le marathon et le sprint en canoë ?
Le marathon se pratique sur des distances de 23 à 26 km, dans un canoë où l’on pagaie d’un seul côté, contrairement au kayakiste qui utilise une pagaie double. Le sprint, c’est une épreuve de rapidité de 200 m à 5000 m, avec des distances intermédiaires de 500 et 1000 m. Par exemple, je fais 500 m en 1’55’’. L’effort est intense, avec une montée rapide de l’acide lactique. En marathon, l’endurance prime, et il faut gérer son énergie sur la durée.
Vous avez un palmarès impressionnant. Quelques titres fétiches ?
J’ai 13 sélections en équipe de France, avec 12 médailles d’or aux championnats de France en monoplace ou biplace. Je suis vice-champion du monde en 2017 avec mon frère, 2e en coupe du monde sprint la même année ; en 2021, 2e et 3e en coupe du monde marathon, et 2 fois 4e aux championnats d’Europe. Mon objectif est un podium aux championnats d’Europe en juillet en Pologne et un podium au championnat du monde marathon mi-septembre en Croatie, en Allemagne cet été puis en Chine cet automne.
Pas de regrets pour les JO 2024 ?
C’était un peu trop tôt pour moi, mais mon entraîneur pense que je peux être au rendez-vous de Los Angeles 2028. J’ai maintenant ça en tête… Il faudra que je me concentre sur le sprint exclusivement, même si le marathon reste ma préférence.
Pourquoi renoncer au marathon ?
Parce que le canoë-marathon, autrefois présent aux Jeux, n’est plus reconnu comme sport olympique par l’Agence nationale du Sport. Si je veux participer aux Jeux, je dois m’adapter. Bien que je représente la France, le canoë-marathon n’étant plus validé, je ne bénéficie pas du statut d’athlète de haut niveau ni des avantages associés.
Avec quelles conséquences dans votre quotidien ?
Je dois payer de ma poche pour les compétitions et déplacements. En tant que sapeur-pompier professionnel, mon emploi du temps me permet de m’entraîner 20 h par semaine. Mais sans le statut de sportif de haut niveau, je ne bénéficie pas d’aménagements professionnels. Je pose donc tous mes congés pour les compétitions, ce qui demande une organisation rigoureuse.
Que pensez-vous de Besançon et de la région ?
Je les ai adoptées en arrivant ici après mon bac, pour entrer en fac de sport et rejoindre le SNB CK Dragon-boat, 2e club français. Pagayer sur le Doubs avec la Citadelle en toile de fond, et rejoindre Chalèze en 18 km, c’est un magnifique entraînement pour le marathon.