Bruno-Mercier

Le réalisateur bisontin qui sort son nouveau film Citadel, a connu plusieurs vies avant de se lancer dans le cinéma. Une passion dévorante dans laquelle il s’est investi à 100% à ses 50 ans après une carrière d’architecte.

« J’aime l’imaginaire, la photographie, sourit Bruno Mercier, raconter des histoires sans accroche à la réalité. Juste rêver… et écrire des films qui puissent être tournés en 8 heures comme en 8 jours ». C’est cette passion pour la création qui a amené le natif de Besançon à d’abord étudier à « l’école d’horlo » avant de s’orienter vers des études d’architecture à Nancy puis à Paris.

En 1987, son diplôme en poche, il est lauréat de la bourse Lavoisier et part étudier l’architecture à New York et en profite pour suivre les cours de théâtre d’Anne Bogart célèbre pour avoir revitalisé les jeux d’acteurs aux Etats-Unis : « Le travail d’Anne Bogart sur la méthode d’improvisation collective m’influence encore aujourd’hui. Grâce à elle, j’ai beaucoup appris sur la direction d’acteurs ».

Ce goût pour la découverte et le voyage le conduit aussi au Mexique où il rencontre Luis Barragan prix Pritzker 1980 (l’équivalent du prix Nobel d’architecture) : « Ce que j’ai retenu de cet homme, se remémore t-il, c’est la spiritualité et l’humilité ». Ces rencontres, ces influences forgent son style. Il le met d’abord en application dans son métier d’architecte en ouvrant une agence Quai Veil Picard à Besançon en 1989.

Il mènera de nombreux projets dont une résidence étudiante à la Bouloie ou encore une belle réhabilitation de logements en centre ancien, place Bacchus. En 1999, il décide de faire un point sur ses envies et son destin le rattrape : « Je vivais à l’Ile d’Yeu avec ma famille et j’ai repris la caméra comme un besoin ». En filmant l’océan, il subit un accident grave où il passe proche de la noyade. Un épisode qui marque sa vie et agit comme un déclic. Sa résilience passera par le cinéma : « J’ai décidé à ce moment-là de me consacrer à ma passion, le cinéma. J’ai toujours eu cette envie d’aller au bout de mon rêve et c’était le moment ».

Son 10ème film prend pour décor le Citadelle

En 2001, sort Boby chéri son premier film. Suivront 9 autres œuvres (voir filmographie  ci-dessous) dont le dernier en date, Citadel un thriller psychologique tournée, comme son nom l’indique, à la Citadelle de Besançon : « Paris a la tour Eiffel, Besançon a sa Citadelle, sourit-il. Mes films sont un cocktail de mes rêves. J’écris suivant ce qui se passe dans ma tête. Je laisse les histoires prendre forme sans les censurer. Mais je sens de plus en plus le désir d’aller vers des histoires qui traitent de l’humain, de l’amour, de la spiritualité. Je n’aime pas parler du réel. On le vit chaque jour. Je veux aller au cinéma pour voir autre chose que le réel…pour rêver ». Et les rêves deviennent parfois réalité.  

Citadel : un thriller psychologique haletant !

L’action se déroule dans l’enceinte de la Citadelle. Annah (Maud Imbert)) visite les lieux avec sa fille Lou qui s’éloigne. Sa mère l’appelle mais c’est un homme à la voix menaçante qui lui répond. Il a kidnappé Lou… S’engage alors un jeu de piste pour la maman à la recherche de sa fille. Et les décors sont mis au service de l’intrigue avec un cadrage rigoureux, une esthétique minutieusement travaillée pour chaque plan grâce notamment au travail de l’artiste bisontin, Kim Nezzar, ami d’enfance de Bruno Mercier.

Filmographie :

2024 Citadel nominé au Montréal Indépendant Film Festival ; 2023 Orso nominé au Filmfest de Munich ; 2020 Lili et le fantôme ; 2019 Les beaux menteurs ; 2016 We Cannes kill the star ; 2015 Paranoïa park ; 2014 So long ; 2012 Love love love ; 2011 Container 606 ; 2001 Boby cheri

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