Jacky Schwartzman : un drôle de paroissien
Le roi du polar bisontin signe son premier roman pour adolescents et nous livre le tome 2 de sa sulfureuse BD « Habemus Bastard ».
« J’ai un métier de rêve. Je voulais être écrivain, être publié, vivre de mon métier et faire une carrière d’auteur. Aujourd’hui, je fais ce que j’aime, mes éditeurs me dorlotent ». L’homme affiche une joie sincère et communicative. Un modèle de résilience. Avant d’en arriver là, il aura fallu des années de petits boulots, une dizaine de romans refusés, des frustrations et encore des frustrations et… un marathon au Pays du Matin Frais : « La Corée du Nord m’a libéré » affirme-t-il avec cet humour noir et grinçant qui le caractérise. L’auteur a trouvé son style et son public.
Je ne suis pas un donneur de leçon
Mauvais Coûts, Demain c’est loin, Allez-vous faire foot, Shit : prix et trophées jalonnent le parcours de l’auteur. Jacky assume son positionnement. «Mon roman policier n’est pas politique, même s’il est forcément politisé. Je ne fais que décortiquer et peindre un moment de la France d’aujourd’hui. Je suis un auteur réaliste ou naturaliste à la Zola, je ne suis pas un auteur à message militant ». Comme s’il anticipait sur ses prochains romans à paraître en 2025…
Romans, BD : l’artiste s’est diversifié mais reste fidèle à processus créatif : tout part toujours d’un personnage fort ou d’une situation cocasse. L’irruption dans une exposition d’un copain artiste costumé en prêtre pour un shooting lui a inspiré le personnage de Lucien dans sa première BD « Habemus Bastard » parue l’an dernier. Les amoureux du genre découvriront avec délice le tome 2 des mésaventures de cet homme de main en cavale réfugié… derrière une soutane !
Son premier roman pour les ados
L’École des Loisirs lui commande un roman pour les ados. Jacky Schwartzman est en pleine recherche sur la dysphorie de genre*. Dans « Le théorème du kiwi », Ernest, fils de médecin, se retrouve embarqué dans un drôle de road-trip par deux filles échappées du pavillon psy pour ados. « Là où il y a du dramatique, je cherche le truc marrant, je ne me moque pas. Je veux juste que le lecteur se sente impliqué dans l’action ». À découvrir de toute urgence pour ne pas broyer du noir…
*dysphorie de genre : sentiment d’incohérence entre le sexe de naissance et l’identité de genre.