Manon Bohard : une Bisontine sur le toit de la Réunion

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À 33 ans, Manon Bohard, traileuse de haut niveau et bisontine d’adoption, a marqué l’histoire de l’ultra-trail le 19 octobre dernier. Avec un chrono de 31 heures, 49 minutes et 55 secondes, elle devient la première Franc-Comtoise à remporter la Diagonale des Fous, cette épreuve mythique de 175 km et 10 150 m de dénivelé positif à travers l’île de La Réunion.


Originaire de Pontarlier, Manon a grandi dans une famille passionnée de course en montagne, à l’image de son père Patrick, 6ᵉ de la Diagonale en 2014. Installée à Besançon en 2015, Manon démarre véritablement le trail en 2016/2017 et commence à se démarquer en 2019 avec des résultats significatifs grâce à la rencontre de son coach actuel, Philippe Monnier-Benoit. 

« Entre racines et cailloux, le Rosemont et Planoise sont des terrains adaptés et adaptables quand on prépare des objectifs sur des terrains techniques comme la Diag’. J’y fais un travail de navettes (enchaînement de montées, descentes sur plusieurs heures) ou des séances longues avec un peu de vitesse pour mêler travail, cardio, musculaire, gestion de l’effort et mental », confie Manon. Elle complète ses entraînements, jusqu’à 30 h par semaine, en vallée de la Loue, dans le Haut-Doubs et les Alpes pour affronter des dénivelés plus marqués, y ajoutant vélo et ski mais aussi sport en salle au COPS de Besançon.

Un exploit malgré les difficultés

Partie confiante sur cette première participation au Grand Raid, Manon a rapidement dû gérer de vrais pépins. « Dès la première nuit, j’ai eu des douleurs musculaires et des maux de ventre qui m’ont empêchée de m’alimenter. Avec des températures passant de 25 à 5 degrés, c’était une vraie épreuve pour le corps. »

La gestion de la blessure au mollet, survenue à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc deux mois plus tôt, a ajouté à la difficulté. « Je sentais ma déchirure refaire surface, mais j’ai tenu bon. » La sportive a également dû encaisser l’abandon de son père, au bout de 3 h 40 de course. « Quand j’ai appris ça, ça m’a fendu le cœur. »

Malgré tout, Manon maintient le cap et franchit la ligne d’arrivée avec plus d’une heure d’avance sur la deuxième concurrente. « Cette victoire est un rêve qui se réalise, plus tôt que prévu. C’était la course la plus dure de ma vie, mais aussi la plus belle. » Besançon peut être fière de son ambassadrice, qui continue de briller sur les sentiers du monde entier et s’élancera en 2025 pour la Hardrock 100, dans le Colorado, son gros objectif avec en ligne de mire de la saison Transvulcania aux Canaries, l’Utat au Maroc et Andorre by UTMB en Espagne.

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