Toucher la corde sensible

Léa Gilet travaille au conservatoire du Grand Besançon. Elle est musicienne intervenante auprès d’enfants et adolescents en milieu scolaire. Son rôle : éveiller à la musique jusqu’à la création de spectacles amateurs.
Flutiste, elle aurait pu enseigner la musique de manière « classique » en donnant des cours. Elle a choisi une autre option, après avoir étudié au centre de formation des musiciens intervenants à Sélestat, celle d’aller auprès des jeunes, dans les écoles ou les collèges pour leur faire découvrir et aimer la musique. Aujourd’hui, ses petits élèves n’ont pour la plupart aucune maitrise d’un quelconque instrument, pas de formation de solfège, juste des cordes vocales pour chanter.
« La voix, c’est le premier instrument que les enfants ont avec eux » dit-elle. Ainsi, en apportant ses techniques d’éveil par le chant et l’apprentissage du rythme et avec la collaboration étroite des instituteurs ou institutrices, elle permet une ouverture à la pratique artistique à de jeunes enfants qui demain, poursuivront peut-être une formation au conservatoire, se lanceront sur scène ou s’exerceront simplement chez eux, en coulisse, à un instrument de leur choix. Qu’importe !… L’objectif n’est pas de révéler des artistes mais de sensibiliser au spectacle vivant, de susciter l’intérêt et la curiosité pour les arts de la scène, bénéfiques à bien des égards.
Parmi ses projets (4 ou 5 menés de bout en bout par an), Léa travaille actuellement, avec trois autres enseignantes du conservatoire, sur la création d’un conte musical avec les élèves de l’école Jean Macé située dans le quartier des Clairs Soleils à Besançon. Il s’agit d’une œuvre à chanter de Julien Joubert intitulée « nous n’irons pas à l’opéra », rassemblant au total 180 élèves de CP au CM2 dont 20 élèves issus de Classes à Horaires Aménagés Voix (CHAV). Les élèves les plus avertis entrainant les plus novices, l’alchimie des voix opère et laisse présager un savoureux spectacle. Rendez-vous le 20 juin au théâtre Ledoux pour apprécier le résultat de ce projet collectif.
C’est une vraie satisfaction de voir monter sur scène les enfants, de faire venir leur famille à la représentation finale. La pratique artistique sert aussi à développer des valeurs citoyennes