Quand le théâtre sensibilise aux violences faites aux femmes
Le 26 avril dernier, était organisée une pièce de théâtre sur les violences faites aux femmes, suivi d’une table ronde. Un projet s’inscrivant dans le contrat de ville, financé par Grand Besançon Métropole et porté par Raid Aventure, qui a su sensibiliser intelligemment le public présent.
Le texte de cette pièce a été écrit par Sonia Aya, agent de police, qui au début de sa carrière a tenu la main d’une femme, qui attendait les secours après avoir été poignardée par son conjoint. Ces minutes en tenant la main de cette femme a durablement marqué Sonia et a inévitablement orienté son avenir professionnel. Aujourd’hui, elle est engagée dans la brigade chargée des violences conjugales. Son texte, issu de son expérience professionnelle, met en lumière les histoires dramatiques vécues par les femmes victimes de violences conjugales.
Le théâtre pour aborder les sujets graves
« Aborder les sujets graves par le biais d’une pièce de théâtre, déjà c’est habile, appuie Marie Etevenard Vice-Présidente en charge de la Politique de la Ville à Grand Besançon Métropole, d’autant plus que l’actrice a fait une véritable performance pendant 1h30, poursuit-elle, elle nous a fait passer par toutes les émotions ! ». Outre l’aspect artistique, la pièce s’est voulue didactique. « En plus de nous expliquer le cycle des violences conjugales, elle nous montre aussi le cercle vicieux qui s’installe, avec les dénigrements, les réconciliations, les conflits, les pardons ; Sans parler des enfants, qui sont des victimes collatérales car 80 % des femmes victimes de violences sont aussi des mères ». Après la pièce, une table ronde a permis au public de s’exprimer. Un moment d’échange fort qui a suscité de nombreuses interventions. L’occasion également de faire comprendre que la plainte n’est pas systématique dans les cas de violences conjugales et que cela pose problème à la justice. « Mais même sans plainte on doit pouvoir aider les femmes victimes de violences conjugales et les protéger », conclut Marie Etevenard.