Michaël Gauthier, prend la tête de l’institut FEMTO
Chercheur en micronanorobotique, Michaël Gauthier a succédé en janvier dernier à Laurent Larger à la barre de FEMTO- ST, le plus grand laboratoire de sciences de l’ingénieur de France. Une responsabilité accueillie avec fierté et ambitions.
Vous voilà à la tête de l’institut où vous avez travaillé
Je connais bien la « maison » en effet pour y avoir entamé ma carrière et pour en avoir été le directeur adjoint durant 3 ans. En 2018, je suis devenu président du programme de recherche multidisciplinaire franco-suisse du collegium SMYLE qui associe notre institut de recherche à l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne.
FEMTO-ST fête ses 20 ans cette année. Un bilan ?
Depuis sa création par Michel de Labachelerie, FEMTO-ST a réussi à fédérer la plupart des forces scientifiques en ingénierie et informatique de la Franche-Comté. Ce laboratoire est désormais reconnu à l’échelle mondiale pour la qualité de ses travaux. Il est également ancré dans son territoire avec de nombreuses interactions avec les PME sur le Grand Besançon et une très forte dynamique de création de start-ups. FEMTO-ST est l’inventeur de plusieurs premières mondiales comme la plus petite horloge atomique du monde, prouesse mondiale en lien avec une culture bien locale.
Vos objectifs et axes de développement ?
FEMTO-ST (700 personnes) a cette chance et cette spécificité de rassembler 7 départements*. Cela permet la transversalité des disciplines. Je compte stimuler davantage encore cette richesse, dans de nombreux domaines. Celui de la santé, évidemment, enjeu majeur et si prégnant dans l’écosystème grandbisontin. Dans le développement durable, avec la poursuite des travaux initiés dans le projet européen Ssuchy, doté de 7.4 millions d’euros, qui a permis la mise au point de nouveaux matériaux d’origine biologique, à propriétés inédites, pour divers domaines d’application, de l’avionique à l’acoustique. Nous allons travailler sur l’IA (Intelligence Artificielle) en développant par exemple des systèmes optiques qui reproduisent, à la vitesse de la lumière, le fonctionnement neuronal. Enfin, nous voulons accroître notre capacité à attirer les talents, en prenant à bras-le-corps la question de l’impact carbone de nos activités, et en améliorant la Qualité de vie au travail.
*Automatique et Robotique, Temps Fréquence, Optique, Mécanique, Micronanosciences, Energie et Informatique.
Un parcours en ligne droite
Un goût et des dispositions nés dès l’enfance pour tout ce qui est technique et informatique ont amené Michaël Gauthier jusqu’au doctorat en automatique et robotique en 2002, via des études à Normale Sup’ en génie mécanique/productique et une thèse à l’université de Besançon sur la micromanipulation robotique. Il entre au CNRS en 2003, au laboratoire d’automatique, intégré à FEMTO-ST depuis 2008. Chercheur, le quadragénaire s’est également illustré dans l’entrepreneuriat en participant à l’éclosion de la start-up deep tech Percipio Robotics de Besançon, spécialisée dans la miniaturisation industrielle. Ses activités ne l’empêchent pas de contribuer à la vie de son village de Monnières (39) où il a œuvré en tant que président dans le tissu associatif et en tant que conseiller municipal.