John-Mikaël Flaux, entre mécanique et magie

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Lorsqu’on pénètre dans l’atelier de John-Mikaël, on est immédiatement plongé dans l’univers de l’horloger où une petite dizaine de machines anciennes et modernes, témoins d’un savoir-faire riche, occupent l’espace. Elles coexistent avec une collection d’objets : récepteur télégraphe, phonographe, lunettes et microscope mais aussi des livres, anciens traités de mécaniques, ouvrages d’horlogerie, livres d’Art et autant d’objets dont on ne saurait tenir la liste. C’est dans cet atelier atypique mêlant mécanique, histoire et poésie que l’horloger-mécanicien d’art puise l’inspiration pour créer ses œuvres.

Un parcours exceptionnel  reconnu par la profession

John-Mikaël Flaux est fasciné depuis l’enfance par les « machines à rêves » que sont les automates. Cette passion l’a conduit au lycée d’horlogerie de Rennes puis au lycée d’horlogerie de Morteau, école réputée dans le monde pour l’excellence de ses étudiants.

Diplômé en 2012, il a rejoint la Suisse chez Ulysse-Nardin où il a développé une horloge de table d’exception inspirée des bateaux de course : le « Super-catamaran », une pièce unique.

En 2018, il s’installe en tant qu’indépendant à Besançon et revient à sa vocation première: la mécanique d’art. En 2024, il se distingue en terminant finaliste au concours « Louis Vuitton Watch Prize » des créateurs indépendants, dans le top 5 parmi plus de 1 000 candidatures dans le monde. Son œuvre, « l’Abeille mécanique » a séduit le jury grâce à son design et son discours engagé. Il montre que l’horlogerie d’exception n’est pas limitée aux montres bracelets.

Entre innovation et poésie : focus sur trois créations

Le jeune créateur se démarque pour son savoir-faire rare : la mécanique d’art. De l’esquisse à la fabrication, en passant par la conception, il maitrise toutes les étapes clés de la réalisation. Entièrement mécaniques, ses œuvres ne nécessitent pas d’électricité.  Nous vous présentons pour l’occasion trois de ses créations :

  • La Car Clock: elle est le seul garde temps au monde qui peut rouler !  Vitesse garantie de 13 mm / h ! Cet objet horloger insolite marie horlogerie et voitures de course anciennes telle la célèbre Bugatti T35. L’heure est lisible grâce à des chiffres gravés sur les jantes et un index sur le volant qui permet de préciser la minute. Première de ses créations commercialisée, elle eut un succès et a même influencé de grandes manufactures suisses à suivre les traces du créateur bisontin.
  • Le « Cabré »: automate unique au monde, il représente pour la première fois un cheval miniature se cabrant de façon totalement mécanique. Réalisé en étroite collaboration avec la marque Ben & Brother, le défi fut la reproduction mécanique de la physionomie du pur-sang arabe avec des mouvements équilibrés et coordonnés du corps, des membres avant, de la crinière et de la tête. Le tout dans une fluidité totale : la moindre saccade trahirait un mécanisme imprécis. Avec 450 composants, cette œuvre aura nécessité près de 1500 heures de création sur deux ans.
  • L’Abeille Mécanique: véritable fusion entre une montre et une abeille, cette œuvre exceptionnelle porte un discours engagé sur notre rapport au monde du vivant et les menaces qui pèsent actuellement sur les abeilles. Méticuleusement inséré au milieu des anneaux dorés qui composent le corps de l’insecte, le mécanisme horloger déploie toute son énergie pour permettre à l’Abeille mécanique de tourner sur elle-même. Elle peut ainsi pointer l’heure en cours grâce à son dard sur un socle tournant.

À travers ses créations, John-Mikaël Flaux donne une dimension artistique à l’horlogerie.  Il cherche à partager une histoire, une émotion à un public qui découvre la mécanique d’art avec à ses « machines à rêves » comme il aime les appeler.

Lors des 24h du Temps, John-Mikaël Flaux, invité, présente plusieurs de ses créations.
Découvrez les autres artisans horlogers présents dans la cour du Palais Granvelle ainsi que le programme complet de l’événement sur :

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