Une entraide interservices
Face à une situation sans précédent, les agents ont aussi pu compter sur une solidarité entre services : des personnels ont été détachés de leurs missions principales pour aider leurs collègues les plus sollicités.
« Au moment du deuxième confinement, l’école Fourier est restée ouverte, comme toutes les autres, explique Sophie Beord, agent d’entretien. Les instituteurs sont géniaux et ont bien sensibilisé les enfants au sujet de la propreté, mais avec 450 élèves, il faut assurer une désinfection toute la journée. Des agents des piscines et de la patinoire sont donc venus nous prêter main forte, à la mi-novembre. »
Changer de casquette, c’est aussi ce qu’a fait Richard Saulnier, pendant le premier confinement. « Habituellement, au printemps, je m’occupe de la vigne municipale, à Port Douvot, mais j’ai aussi pris en charge l’arrosage d’arbres en ville, explique-t-il. Comme je suis conducteur poids lourd, j’ai sillonné la ville en camion-citerne pour m’occuper de jeunes arbres, plantés à la fin de l’hiver. Ils étaient particulièrement exposés aux effets de la sécheresse printanière. D’ailleurs, avec la météo très ensoleillée, la vigne a nécessité beau coup d’entretien. Sans soin, tout aurait été fichu. Mais bonne nouvelle : on aura un très bon millésime ! Bien sûr, j’ai travaillé seul, mais, après avoir été confiné trois semaines, j’étais content d’être en extérieur. »
La chance de pouvoir sortir au grand air – avec un printemps au beau fixe –, tout le monde ne l’a pas eue… On s’en souvient, le confinement visait en particulier à protéger nos aînés. Cet enjeu prenait une dimension singulière dans les 5 résidences autonomie du CCAS, totalisant 337 logements proposés aux 60 ans et plus. « À la résidence des Cèdres (Montrapon), nos missions ont totalement été chamboulées, se remémore Carole Sancey, agente de service polyvalente. Les résidents étaient confinés dans leurs logements, ce qui a notamment nécessité une distribution individuelle des repas. Face à la surcharge de travail, les agents du service des Sports sont venus nous aider. Nous avons aussi poursuivi les animations avec, entre autres, des concerts pour nos résidents qui y assistaient depuis leurs balcons. Malgré tout, le climat était particulièrement anxiogène pour eux. On vivait aussi avec l’angoisse de leur transmettre le virus. Face à cette épreuve difficile, notre équipe a été très soudée. Au final, ça nous a rapprochés et les liens avec les résidents sont aujourd’hui très forts. »
Missions réinventées
Cette cohésion réaffirmée, on la retrouve du côté de la résidence Agora qui accueille 130 personnes en situation précaire, en leur proposant un hébergement et un accompagnement social. « Notre équipe a été portée par une grande solidarité pour assurer la sécurité sanitaire des résidents, évoque Mélissa Foliguet (en photo de couverture), assistante de service social. Chacun est allé au-delà de ses missions initiales pour aider son collègue. Ça a resserré les liens au sein d’une équipe qui était déjà très bienveillante. Ça nous a aussi permis de réinventer les animations qui occupent une place importante dans la vie collective de l’Agora. Par exemple, avec 12 résidents, nous avons coconstruit un documentaire de 50 minutes dans lequel ils partagent leurs vécus, au cours du premier confinement. »
Se réinventer autour de nouvelles solidarités, des Bisontins ont aussi fait ce choix, à travers la plateforme besancon.soyons-solidaires.fr, créée par la Ville. Plus de 1 000 habitants y ont proposé leur aide aux personnes les plus vulnérables, rappelant que si Besançon a su faire face à la crise sanitaire, c’est grâce à la fois aux agents municipaux, sur le terrain et en télétravail, et à la mobilisation des habitants, des associations, des commerces et des entreprises.
Et maintenant ?
Depuis près d’un an, nos vies sont profondément bouleversées par une pandémie qui a aussi d’importants impacts sociaux et économiques. Mais en parallèle, cette crise a révélé de nouvelles solidarités, à travers la ville. Et si le vaccin ouvre aujourd’hui de nouvelles voies dans la gestion de la situation sanitaire, il reste délicat d’imaginer ce que sera notre vie quotidienne dans les mois à venir.