Grégorio Crini, chercheur de renommée internationale
Ingénieur de recherche au laboratoire Chrono-environnement de l’Université de Franche-Comté, Grégorio Crini travaille sur la chimie de l’eau, sur sa protection et sa préservation. Il fait partie des 2 % de chercheurs les plus influents au monde, selon l’université de Stanford, la plus prestigieuse de la Silicon Valley.
Quel est votre cœur de métier… expliqué au grand public ?
Mon métier d’ouvrier chimiste de paillasse est de concilier la recherche universitaire dans le traitement des eaux usées (avec des solutions locales et écologiques), le développement économique (aider nos PME à améliorer la qualité de leurs rejets avec ma devise« devancer chimiquement pour mieux avancer écologiquement »), et la protection de nos territoires (diminuer les impacts sur la ressource en eau). S’y ajoute la formation de nos étudiants, en leur faisant découvrir le monde industriel.
L’Université de Stanford vous a placé dans l’élite mondiale des scientifiques, sur quels critères ?
Je fais pas mal de publications internationales dans mes deux domaines d’activité : le traitement des eaux usées et la traque des polluants environnementaux. L’université américaine a pris en compte 130 de mes publications qui ont été citées plus de 14 000 fois pour son classement. C’est une reconnaissance de mon travail, mais la plus belle je la trouve dans le regard et les mots de mes étudiants mais aussi des scolaires, lorsqu’ils viennent voir nos expériences. Et dans la fidélité des industriels (Gemdoubs Novillars, Silac Champlitte, Cœur d’Or Maîche, VMC Pêche Morvillars) avec qui je collabore depuis mon arrivée en terre comtoise.
En quoi la région correspond-elle à vos attentes ?
La Franche-Comté est à la fois industrielle, universitaire et touristique, avec des territoires magnifiques traversés par des cours d’eaux qu’il faut protéger. Elle est aussi l’une des régions les plus productrices de chanvre, un matériau utilisé dans plus de 25 000 produits (alimentation, textile, isolation, automobile) mais encore aucune utilisation dans le traitement de l’eau.
Sur quelles innovations travaillez-vous ?
Nous sommes seulement trois équipes dans le monde (roumaine, serbe et bisontine) à travailler le chanvre pour l’élimination des métaux et des pesticides, avec comme objectif de remplacer les filtres
conventionnels par des filtres plus écologiques. Ces recherches innovantes pluridisciplinaires sont menées dans notre belle université de Franche-Comté en partenariat avec des collègues nationaux, européens et internationaux, le fort soutien de la Région et des étudiants motivés.