Arnaud Fiedmann, plume bisontine reconnue

Un livre salué par les critiques du Monde ou de Libération, un autre lauréat du Prix Seligmann contre le racisme… l’année 2022 aura marqué un virage dans la vie du romancier bisontin. Cerise sur le gâteau, son dernier manuscrit vient tout juste de trouver un éditeur.

Comment est née votre vocation d’écrivain ?

Ça vient de mon plaisir de la lecture. Ado, je dévorais Dumas – j’ai lu Les Trois Mousquetaires neuf fois –, puis sont venus Zola, Flaubert, avant de passer au nouveau roman et à Duras. J’adorais vivre des émotions à travers des personnages. J’ai voulu savoir si je pouvais aussi avoir du plaisir en écrivant « d’autres vies que la mienne », pour reprendre les mots d’Emmanuel Carrère. À 18 ans, j’ai franchi le cap en transformant une rupture amoureuse en roman. Ce travail de création m’a permis de dépasser le chagrin. J’ai finalement été publié pour la première fois à 30 ans, en 2003.

Votre dernier et neuvième roman, La femme d’après, connaît un joli succès critique…

Oui, et c’est d’autant plus réjouissant qu’il s’agit d’un livre où j’ai réussi cette adéquation entre un personnage, un sujet – en deux mots, une femme bouleversée suite à une « non-agression » – et le style à travers lequel je voulais créer une ambiance. Une cohérence que j’avais déjà trouvée avec Grâce à Gabriel, le récit d’une mère qui perd sa fille et qui se reconstruit autour d’un projet d’adoption. Ce sont toujours des personnages au bord de la folie.

Vous avez aussi obtenu le Prix Seligmann pour Le trésor de Sunthy, un roman jeunesse qui se déroule à Besançon…

Ce livre est inspiré par mes études d’Histoire sur l’immigration cambodgienne à Besançon : en 1995, j’ai interviewé une réfugiée qui avait d’abord été étudiante au CLA. Son parcours de vie m’avait bouleversé. La remise du Prix m’a permis d’évoquer Besançon dans ce haut lieu de la connaissance qu’est la Sorbonne.

Besançon dont vous parlez aussi à travers vos textes dans le livre Besançon, Ville de lumière et de couleurs. Y a-t-il un endroit que vous aimez en particulier en ville ?

Il y en a plein… J’aime beaucoup bouquiner sur les bancs des pentes de la Citadelle. Il y a aussi Granvelle ou le quartier de Montrapon où j’ai grandi. Côté restau, je rêve qu’Al Sirocco donne mon nom à leur escalope panée et repanée… ou à une pizza !

Avez-vous de nouveaux projets d’écriture ?

Mon dixième roman vient d’être accepté par mon éditeur. C’est l’histoire d’un jeune père en fin de vie et qui embarque sa fille dans la forêt de Chaux, où il lui écrira 18 lettres qu’elle pourra lire à différentes étapes de sa vie. Sur les conseils de mon ami Bruno, de Reservoir Books, je suis allé vers
une ambiance « nature writing à la franc-comtoise ».

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