Vibiscus : faire circuler l’air, pas le bruit
Une enquête de l’ADEME sur les impacts du bruit conclut qu’il représente un risque sanitaire majeur. Dans la lutte contre la pollution sonore ambiante (en milieu fermé), il existe deux systèmes : calfeutrer avec des matériaux passifs ou émettre un contre-bruit afin de masquer celui qui pose problème. Pour la société Vibiscus, aucun d’eux n’est satisfaisant.
Ingénieur et ancien chercheur à l’Institut FEMTO-ST, le Docteur Gaël Matten, lauréat des concours i-Lab et i-Phd de BPI France, a déposé un brevet CNRS en 2019, avec Manuel Collet et Morvan Ouisse, issu de 17 ans de recherche sur la propagation des ondes sonores. Avec l’investisseur Robin Rivaton, il a créé Vibiscus en 2021 pour développer une solution en rupture avec les systèmes actuels.
La solution Vibiscus
Il s’agit d’un « assemblage de cellules de membranes en matériau fin, pilotées par l’intelligence artificielle, qui modifient, en se déplaçant, les propriétés de l’air où se propage l’onde sonore. L’air devient ainsi absorbant, des basses fréquences notamment (les plus difficiles à absorber) tout en gardant sa qualité, dans une climatisation par exemple (-40 dB). Cela fonctionne un peu comme un hautparleur inversé » présente Gaël Matten.
Très frugale en énergie, la technologie Vibiscus permet donc de dépolluer les points de passage de l’air tout en retenant le bruit émis. Encore à l’état de démonstrateur fonctionnel, elle va bénéficier d’un programme de recherche interne pour sa miniaturisation. Labellisée DeepTech, lauréate du concours i-Lab, la start-up de 6 ingénieurs et scientifiques en pépinière à Temis Innovation se prépare à une croissance « logique » pour diffuser largement ses systèmes antibruit.