Daniel Brunner, chercheur entre intelligences artificielle et humaine

Chaque année, le CNRS récompense ses membres ayant le plus contribué à son rayonnement et à l’avancée de la recherche. En 2022, Daniel Brunner (41 ans) s’est ainsi vu remettre la médaille de bronze pour ses travaux au sein de l’Institut FEMTO-ST (Franche-Comté électronique mécanique thermique et optique – sciences et technologies).

Le laboratoire bisontin recevait là sa dixième médaille ! « Mes recherches portent sur les réseaux de neurones photoniques, explique le scientifique. A travers ces dispositifs qui s’inspirent du cerveau humain, je vise à créer des circuits intégrés en trois dimensions et qui soient programmables en vue d’applications dans le domaine de l’intelligence artificielle, à un horizon de 7 à 10 ans. D’ici 2 à 3 ans, des premiers débouchés sont envisageables dans les télécoms. » Alors oui, pour comprendre il vaut mieux avoir quelques notions en physique quantique et en optique, sujet de la thèse soutenue en 2010 par Daniel Brunner à l’université d’Edimbourg, après des études démarrées dans son Allemagne natale.

Des îles Baléares à Besançon

« À l’époque, les liens entre photonique et intelligence artificielle étaient très peu explorés par la communauté scientifique, précise le chercheur. C’est à ce moment, alors que j’effectuais mon post-doctorat à l’université des îles Baléares, que j’ai commencé mes échanges avec FEMTO-ST qui était le référent français pour un projet de recherche européen. Laurent Larger, directeur de l’Institut, m’a proposé de passer le concours du CNRS et c’est comme ça que j’ai rejoint Besançon en 2015. » Un choix dont le physicien est très heureux. « Il y a ici des chercheurs reconnus à l’international et beaucoup d’aide entre collègues, un climat professionnel qui n’est pas si courant dans le monde académique, explique-t-il. D’ailleurs, la médaille de bronze salue autant le travail personnel de plusieurs années que celui de tout un département. »

Satisfait au niveau professionnel, Daniel Brunner l’est aussi sur un plan personnel. « Besançon offre la combinaison parfaite entre une belle ville et la nature que j’adore, rationnalise-t-il. J’aime bien les grandes métropoles comme Berlin ou Londres, mais seulement pour y être touriste quelques jours. Et puis l’université Paris-Saclay, avec qui je collabore régulièrement, est facilement accessible en TGV. » On le voit, dans l’esprit du scientifique, le travail n’est jamais bien loin. « La médaille de bronze offre une visibilité nouvelle à nos recherches et ouvre des portes pour lancer de nouveaux projets, évoque-t-il. A ce titre, en 2022, j’ai également été lauréat d’une bourse du Conseil européen de recherche d’un montant de 2 M€ qui servira à financer les travaux de mon équipe. » Une récompense à la hauteur d’une intelligence loin d’être artificielle.

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