Le visage humain fut toujours mon grand paysage

La conception d’une oeuvre est toujours prétexte à de nouvelles réflexions métaphysiques pour Nathalie Talec, artiste iconoclaste dans le paysage artistique contemporain.

Ainsi Le visage humain fut toujours mon grand paysage n’est pas une sculpture figurative, « mais
une œuvre contemporaine dont les attributs évoquent Colette et son œuvre, prévient-elle. Si la statue ferme les yeux, c’est pour mieux renvoyer à une sorte de spectre des émotions, de méditation, d’empathie. Elle porte un regard introspectif mais aussi extrêmement participatif sur le monde. Car Colette fut une femme de scandale, une impertinente, une vagabonde audacieuse, et j’ai joué avec quelques attributs pour montrer certains aspects de sa vie. Le chat évoque ses écrits, où elle parle de la nature avec un réalisme inédit. J’ai utilisé des tampons de passeport sur son foulard pour reproduire son parcours de femme, de voyageuse, d’audacieuse. Elle était de certaines façons une pionnière. »


L’inauguration de ce visage de 4 m de haut et 3,20 m de large lors de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars dernier n’est pas un hasard pour Anne Vignot et son adjointe à la culture Aline Chassagne, qui tenaient à lui rendre un hommage particulier : « les femmes ont participé à la vie politique, à la vie sociale, à la vie tout court. L’univers et l’imaginaire d’une femme libre sont incarnés dans cette œuvre originale, qui s’inscrit dans la mise en visibilité des femmes dans l’espace public. Dès la sortie de la gare, elle « invite au voyage » dans Besançon, dans un espace d’échanges, public, ouvert, où se mêlent patrimoine architectural et artistique remarquable, et patrimoine littéraire qui ne l’est pas moins. »

Colette, célébrée toute l’année

2023 marque le 150e anniversaire de la naissance de Gabrielle-Sidonie Colette, née le 28 janvier 1873 à Saint-Sauveur-en-Puisaye. Besançon rend hommage à la célèbre romancière française qui a vécu de 1901 à 1905 dans sa maison des Montboucons, un « refuge où elle appréciait et contemplait la nature, loin de la vie parisienne et mondaine ». Après l’inauguration de sa sculpture monumentale le 8 mars, des portraits sont apparus un peu partout en ville, au détour d’une rue, d’une place, ou d’un arrêt de bus… ouvrez l’œil ! Cet été, une exposition à la Bibliothèque municipale d’étude et de conservation présentera ses débuts d’écrivaine en 1900 jusqu’à son émancipation intime et artistique en 1910. En septembre, la Maison Colette ouvrira ses portes pour les Journées du patrimoine, et Livres dans la Boucle concoctera un programme littéraire, musical et cinématographique en l’honneur de l’auteure de La Retraite sentimentale.

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