Quand CNRS et entreprises font laboratoire commun

Une équipe de Chrono-environnement sur le terrain

Les instituts bisontins du CNRS et les entreprises locales pilotent de nombreux projets communs de Recherche & Développement (R&D). « En 2013, FEMTO-ST a mis en place FC’INNOV avec l’aide de l’université de Franche-Comté, puis de l’EFS et de SUPMICROTECH-ENSMM, évoque Laurent Larger. Il s’agit d’un centre de développement technologique qui joue un rôle d’interface entre nos unités de recherches et le monde industriel Par exemple, Uliss, une horloge ultra-stable maturée au sein de FC-INNOV, a été vendue, entre autres, aux États-Unis pour contribuer à la maintenance du GPS mondial. Ces dernières années, plusieurs entreprises créées sur la base de recherches de FEMTO-ST, comme Photline Ixblue ou frec|n|sys, ont été respectivement rachetées par iXblue (puis Exail) et SOITEC, des groupes français leaders mondiaux sur leurs marchés. Mais il est à noter une particularité bisontine : au lieu de conduire à un rapatriement vers la maison-mère pour optimiser les coûts, le site racheté est préservé sur place pour bénéficier des compétences locales en termes de recherches, de savoir-faire industriels, mais aussi d’étudiants ultra-qualifiés – techniciens, ingénieurs, masters, docteurs – formés dans ces domaines par les laboratoires. À ce titre, plus de 300 emplois ont été créés localement par les sociétés issues de FEMTO-ST. »

Des étudiants (très) convoités

« Les étudiants en Master au sein d’Utinam sont également recherchés par les entreprises… parfois même trop, observe Sylvain Picaud : il n’est pas rare qu’ils soient embauchés, avant d’avoir préparé leur doctorat. Par exemple, dans le domaine du traitement de surface, les débouchés sont nombreux : aéronautique, horlogerie, luxe, armement… Certains de nos partenariats avec des entreprises portent sur des innovations telles qu’elles font l’objet de clauses de confidentialité. » Le recrutement précoce est aussi habituel au LmB. « Nos étudiants en Master de modélisation statistique sont souvent embauchés, avant même la fin de leur cursus, dans les secteurs de la santé, de l’assurance ou de l’industrie, évoque de son côté Alexei Lozinski. Notre Master dédié à la formation des enseignants est aussi en pointe : nous avons régulièrement le meilleur taux de réussite à l’agrégation, derrière l’Ecole Normale Supérieure. »

Par ailleurs, avec des règlementations qui imposent aux entreprises de maîtriser leur impact écologique, les équipes de Chrono-environnement ont, elles aussi, des solutions à apporter. « En partenariat avec FEMTO-ST et Utinam, nos équipes développent des technologies pour dépolluer les sols de sites industriels, évoque Emilie Gauthier. » Et sur ces sujets, la recherche fondamentale n’est jamais loin : Grégorio Crini et Nadia Morin-Crini – ingénieurs de Chrono-environnement spécialisés dans la dépollution de l’eau contaminée par les effluents industriels – comptent parmi les 2 % de chercheurs dont les travaux sont les plus cités par leurs pairs au monde, selon un classement établi par la prestigieuse université de Stanford (où figurent aussi des chercheurs d’UTINAM, du LmB et de FEMTO-ST).

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