SilMach dévoile le cœur silicium de sa montre « The Time Changer »

Crédits photos / Eric Marin

Pierre-François Louvigné est directeur général délégué et directeur des ventes de l’entreprise avant-gardiste dans la micromécanique sur silicium, SilMach. Cette dernière viendra présenter aux 24h du Temps, son véritable ovni horloger :  La « Montre The Time Changer ». Rencontre.

Scientifique de formation et physicien avec une spécialisation en matériaux, Pierre-François Louvigné a repris, avec Jean-Baptiste Carnet, la direction de Silmach, entreprise pionnière en micromécanique en silicium. Mais la micromécanique en silicium, ça ne parle pas à grand monde ! « C’est très mystérieux ! *rires* Le silicium, c’est la matière première de toute la microélectronique, des semi-conducteurs, de la plupart des composants que vous avez dans les téléphones portables ou les montres connectées. Il se trouve que dans le domaine du silicium, il y a des gens qui ont décidé de combiner mécanique avec microélectronique. Nous, c’est dans ce domaine-là que l’on a développé l’entreprise et ça porte un nom : les MEMS (Micro Electro Mechanical System) hybrides »explique Pierre-François Louvigné.« Un premier exemple des MEMS qu’on connait tous, poursuit-il, c’est les déclencheurs dans les airbags, c’est une toute petite pièce en silicium qui va initier l’ouverture du dispositif de sécurité, un genre de capteur ». Appliqué aux micromoteurs inventés par SilMach, ces procédés uniques s’apparentant à de la « mécanique horlogère » comme le dit Pierre-François.

Le cœur silicium de la montre « The Time Changer » : plus compact et autonome

Ce cœur silicium va donc bousculer le monde horloger. Plus d’autonomie, plus de compacité, il est également insensible aux champs. « Si on ouvre une montre hybride connectée, on va tomber sur de la microélectronique qui remplit le rôle équivalent d’un mouvement de montre. Les aiguilles sont actuellement animées par des moteurs pas-à-pas de type Lavet, une invention française qui date de 1940 ! » explique Pierre-François. Toutes les autres fonctions : calculateur, capteur, en bref tout ce qui va faire fonctionner la montre, autre que les aiguilles, va trouver sa place tout autour des moteurs qui prennent la majeure partie de la place sous le cadran. « L’avantage des micromoteurs « cœur silicium » que l’on a développé, c’est leurs tailles : on gagne 50% en hauteur et en épaisseur. Comme nous travaillons avec des technologies issues du monde de la microélectroniques, l’autre énorme avantage est la possibilité d’automatiser l’assemblage des micromoteurs sur la carte électronique » précise-t-il.

Crédits photos : Eric Marin

Un procédé pour relocaliser

En effet, le micromoteur « cœur silicium » de SilMach est conçu comme un composant soudable directement sur les cartes électroniques par les techniques de montage en surface SMT (Surface Mount Technology). De facto, plus besoin de faire de vissage à la main sur les cartes électroniques : principale raison pour laquelle l’immense majorité des montres hybrides connectées sont produites en Asie à l’heure actuelle. Dès lors, plus rien ne s’oppose à concevoir, fabriquer et assembler une montre électronique en France ou en Europe. De plus, SilMach travaille en collaboration avec l’entreprise bisontine Fralsen, filiale du groupe horloger américain TimexGroup, qui fabrique les composants de la montre. Cette association a même donné naissance à une société commune basée à Besançon pour commercialiser les cœurs silicium !

1088 exemplaires

Première montre au monde équipée de la technologie « cœur silicium », la « The Time Changer » au design exclusif va être éditée en série limitée à 1088 exemplaires numérotés. Mais pourquoi ce chiffre si précis ? Et bien là aussi, il y a une raison ! Les fameux micromoteurs sont gravés dans de fines tranches de silicium appelés « wafers » (galettes en anglais). 1088 est le nombre exact de cœurs silicium que l’on peut fabriquer par wafer.  Tout s’explique !

Crédits photos : Eric Marin

Retrouvez l’équipe de SilMach aux 24h du Temps les 17 et 18 juin, dans la cour du palais Granvelle et découvrez cet ovni horloger révolutionnaire made in Besançon !

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