Statice fait danser les exosquelettes

Ce fut une première mondiale relayée par tous les médias le 4 octobre 2019 : un jeune homme tétraplégique, prénommé Thibault, a pu marcher grâce à un exosquelette. Une prouesse médicale pilotée par des chercheurs grenoblois, qui ont fait appel à Statice. La société bisontine a créé la matrice truffée d’électrodes qui permet de relayer la pensée.

Benoit Studlé, comment votre entreprise se retrouve-t-elle au cœur de ce projet  BCI, pour Brain Computer Interface ?

Dès 2008, le CEA (centre d’études nucléaires) de Grenoble s’est penché sur cette problématique de contrôler un exosquelette par la pensée et donc la création d’un implant. Il a fait appel à Statice car nous avons un savoir-faire de 40 années dans les dispositifs médicaux, dont les neuro-prothèses. Notre service R&D a travaillé cinq ans sur la réalisation de ce projet. La neuro-prothèse a été implantée il y a presque trois ans. Depuis, Thibault s’est entraîné à la « maîtriser ».

Quel est le principe du dispositif ?

Il s’agit d’une matrice en silicone de petite taille, environ 3 cm sur 3, dans laquelle sont insérées 68 électrodes en platine. C’est cette petite pièce qui est mise directement en contact avec la dure-mère, la membrane qui entoure le cerveau. De là partent, sans fils sortant de la tête du patient, les ordres donnés à l’exosquelette. Même si nous n’avons pas été en charge de la partie électronique et des logiciels, c’est Statice qui a réalisé la brique technologique la plus proche du cerveau. C’est une grande fierté pour nous.

Votre meilleur souvenir professionnel ?

Statice a eu 40 ans en 2018 et se compose aujourd’hui de deux entités : l’une dédiée à la R&D, l’autre davantage tournée vers la production, avec davantage de salariés, d’où notre nouvelle appellation de « manufacturing ». Nous ne pourrions pas faire ce métier ailleurs qu’à Besançon et voulions rendre hommage à nos employés. Il y a eu des portes ouvertes pour leurs familles. Quand 100 personnes font partager ça à leurs proches, qui n’imaginaient pas tous ces savoir-faire… c’est un très beau moment pour un chef d’entreprise.

Quelle est votre relation à Besançon ?

Je suis alsacien mais dans la capitale comtoise depuis dix ans. J’adore cette ville : il y a un grand concentré de services et la nature à 5 mn. Je suis féru de VTT et là encore, nous sommes gâtés avec les collines autour : c’est une superbe aire de jeux. J’ai particulièrement aimé le festival Outdoor et les parcours proposés.

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