UNESCO : les savoirs-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art labelisés

Le 16 décembre dernier, l’UNESCO a inscrit les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette inscription met en valeur une tradition vivante emblématique de l’Arc jurassien franco-suisse. La candidature a été considérée comme exemplaire par l’UNESCO grâce à sa nature transfrontalière.


Et de deux ! Après les Fortifications Vauban en 2008, c’est désormais un autre fleuron de l’histoire grand bisontine qui est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO : le savoir-faire horloger. Une récompense symbolique obtenue après deux années de travail : « nous nous réjouissons de l’obtention de ce prestigieux label international pour notre territoire, s’enthousiasme Anne Vignot Présidente de Grand Besançon Métropole. Il honore l’excellence des savoir-faire horlogers et la culture si caractéristique de notre territoire. Elle rend hommage aux femmes et aux hommes qui les pratiquent et en assurent la transmission génération après génération à Besançon comme dans tout l’Arc Jurassien franco-suisse ». Car c’est l’autre point fort de cette candidature, la coopération transfrontalière franco-suisse : « ce label c’est avant tout le fruit d’un partenariat fécond qui a uni les acteurs de l’horlogerie des deux côtés de la frontière et je ne peux que me féliciter d’une telle démarche », se réjouit la Présidente. Soumise à l’UNESCO en mars 2019, la candidature a été préparée avec un groupe de pilotage binational regroupant des artisans, des formateurs et des représentants de musées, sous la conduite de l’Office fédéral suisse de la culture, de Grand Besançon Métropole et du Pays horloger avec le soutien des partenaires territoriaux, dont le Département du Doubs.


De futures retombées touristiques pour le territoire 

Ce label UNESCO est donc avant tout un « boosteur » d’attractivité avec des retombées directes et indirectes qui bénéficieront à tout l’Arc Jurassien. Les indicateurs économiques des sites possédant des labels UNESCO démontrent l’impact du label en termes d’attractivité. Il favorise d’une part le développement d’un tourisme durable et d’autre part l’implantation de nouveaux acteurs économiques. Et pour valoriser ce label, un plan d’action a d’ores et déjà démarré, grâce au projet Interreg France-Suisse ARC HORLOGER, approuvé le 15 décembre dernier par l’Europe. Une deuxième bonne nouvelle pour les partenaires car cette structure permettra de mettre en valeur cette inscription et de pérenniser la coopération transfrontalière horlogère par la création d’une instance commune de coordination.



Que recouvre ce label UNESCO ?

Les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art comprennent l’artisanat horloger situé le long de l’Arc jurassien de Genève à Schaffhouse, de Bienne à Besançon mais aussi la fabrication d’automates et de boîtes à musique, caractéristique de la région de Sainte-Croix. A la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire conjuguent des compétences individuelles et collectives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la mécanique et de la micromécanique. Dans cet espace franco-suisse, une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorisent et transmettent ces techniques manuelles à la fois traditionnelles et tournées vers l’innovation. Si les savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art ont en premier lieu une fonction économique, ils ont aussi façonné la réalité sociale quotidienne des régions concernées.


La transmission s’expose

Premier projet culturel transfrontalier mené dans le cadre de la labellisation au Patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO, l’exposition Transmissions. L’immatériel photographié aborde ce patrimoine au travers de la photographie. Une production artistique contemporaine à même de proposer des approches nouvelles et sensibles des savoir-faire horlogers et de mécanique d’art. Six photographes, issus d’un concours, ont été mandatés par le musée du Temps et le musée international d’horlogerie de La Chaux de Fonds (Suisse). Pendant 4 mois, ils ont pénétré les ateliers, les entreprises, les musées et les écoles de la région horlogère franco-suisse pour témoigner de l’extraordinaire culture horlogère et en mécanique de précision.  En présentant les œuvres de trois photographes de chaque côté de la frontière, l’exposition se construit de manière complémentaire. Intégrées aux espaces d’exposition perma­nente des deux musées, ces photographies soulignent le caractère indissociable des patrimoines matériel et immatériel, offrant ainsi de nouvelles interprétations des collections. L’accès à l’exposition sera possible dès que la situation sanitaire le permettra et durera jusqu’à fin novembre 2021.

Retrouvez plus d’informations sur le site internet du Musée du Temps.

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