Aurore-Claude Taupin : la recherche en tête

Cette chercheuse bisontine, spécialisée dans la recherche contre le cancer, a récemment remporté l’un des prix Jeunes Talents L’Oréal – UNESCO pour les femmes et la science. Une distinction très importante pour lui permettre de poursuivre ses recherches à l’international sur un élément qui pourrait révolutionner le traitement des cancers.

Quel a été votre parcours ?

« Je suis originaire de Haute-Saône mais j’ai réalisé mon collège puis mon lycée à Besançon. J’étais très attirée par les sciences mais j’avais des difficultés en mathématiques. Sur conseils de mes professeurs je ne me suis donc pas engagée dans un Bac Scientifique mais technologique. Après mon bac, j’ai poursuivi par un BTS en biotechnologies. C’est là que j’ai découvert ma vocation lors de mes stages dans des laboratoires à Besançon. L’un de mes tuteurs avait eu exactement le même parcours que moi. Après mon BTS, j’ai donc décidé de poursuivre dans la recherche en biologie avec une licence, un Master puis un Doctorat à la fac de sciences de Besançon. »

Sur quoi portait votre thèse ?

« J’ai orienté ma thèse sur le rôle de l’autophagie dans les cancers du sein. L’autophagie, si je dois imager, c’est le Pacman de la cellule. L’autophagie permet de maintenir en bonne santé nos cellules en éliminant les constituants cellulaires vieillissants et défectueux. C’est un processus normal. Cependant, les cellules cancéreuses utilisent ce système pour survivre en conditions défavorables. Donc on essaye de trouver des solutions pour contrer cela. »

Qu’avez-vous fait après votre thèse ?

« Suite à mes premières recherches, j’ai quitté Besançon avec mon mari pour les Etats-Unis. Ma fille née à Besançon avait à peine 5 mois. Puis je suis devenue une maman d’une deuxième petite fille, et désormais je poursuis mes recherches au sein de l’Institut Necker Enfants Malades (INEM) à Paris. »

Dans votre parcours, quelles difficultés avez-vous rencontrées ?

« La principale difficulté est de concilier ma vie professionnelle avec ma vie personnelle, même si je suis très soutenue par mon mari. Cela a été très compliqué de devenir jeune maman, rédiger ma thèse, finir les dernières expériences de mon doctorat et préparer notre départ aux Etats-Unis pour mon premier post-doctorat – et tout cela en même temps. Mais c’est aussi une force. Désormais, de plus en plus de femmes qui dirigent un laboratoire de recherche concilient leur vie professionnelle avec une vie familiale épanouie. Beaucoup pensent encore que la science est un métier d’hommes. Une meilleure représentativité de ces femmes permettrait de gommer ce cliché. »

Revenez-vous à Besançon ?

« Oui très régulièrement. Aussi souvent que mon emploi du temps le permet. C’est ma ville de cœur. Si je pouvais mener mes recherches ici, j’y serais revenue. Récemment j’ai d’ailleurs participé au Trail des forts et au Raid Trip’N Doubs et il y a quelques années j’ai fait un saut en parachute depuis La Vèze. J’y ai encore ma famille et j’y ai surtout tous mes premiers souvenirs marquants. J’adore ce centre-ville, ces espaces naturels, ce patrimoine… et ses commerces car c’est là que je fais souvent mon shopping (rire). »

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