Émilie Gauthier, Butiner le passé

Quand Emilie Gauthier sort de l’Ecole du Louvre en 1992, elle est loin de s’imaginer que 10 ans d’étude en archéologie à Besançon et une thèse plus tard, elle va devenir palynologue, professeure d’Archéologie et de Paléoenvironnement à l’UFC, et depuis peu, lauréate de l’Institut Universitaire de France.

« La palynologie, c’est l’étude des pollens et des spores contenus dans les archives sédimentaires de types lacs ou tourbières, explique-t-elle. En étudiant le contenu pollinique des sédiments déposés il y a 15 000 ans, on peut reconstituer l’évolution de la végétation, du climat et l’impact de l’activité humaine ». Emilie mène ses recherches en laboratoire (Chrono Environnement) et sur le terrain. Si elle travaille beaucoup dans le massif jurassien, depuis 15 ans, elle développe en parallèle des recherches en Arctique (au Groenland et au Canada) où elle dirige des programmes internationaux. « Mes projets intègrent l’approche d’autres paléoenvironnementalistes, d’historiens, de géologues, d’anthropologues… » Cette démarche commune de rétro-observation vient éclairer l’évolution des écosystèmes du passé à nos jours. « Si l’on veut comprendre par exemple la situation actuelle de la biodiversité, il faut remonter loin dans le temps… Les paysages d’aujourd’hui n’ont pas grand chose de naturel ; ils sont le fruit de siècles d’interactions entre les Hommes et leur environnement ». C’est cette histoire qu’Emilie Gauthier tente d’exhumer.

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