Covid oblige, les nouveaux élus communautaires ont dû mener leur action, en composant entre urgence et vision à plus long terme. Le point avec Anne Vignot, Présidente du Grand Besançon depuis le 16 juillet 2020.

Quelles ont été les priorités pour votre début de mandat, marqué par le Covid ?

La première urgence a été d’assurer la continuité du service public – comme le ramassage des ordures ménagères ou le fonctionnement des réseaux d’eau –, autant de choses qui constituent le socle sur lequel repose notre société. Les collectivités locales ont aussi été mobilisées pour permettre l’accès à tous aux masques, aux tests ou aux vaccins. Je n’oublie pas que des personnes ont vécu des drames, mais je retiens aussi la solidarité qui a alors porté notre territoire. Pendant les périodes de restriction de circulation durant le confinement, la Ville et le Grand Besançon ont rencontré, chaque semaine, les acteurs économiques, culturels ou sportifs pour trouver tous ensemble des solutions à leurs problèmes. Mais au-delà de l’urgence, nous n’avons jamais perdu de vue que le Grand Besançon devait aussi s’adapter pour être plus résilient face aux changements à venir.

Le Grand Besançon doit aussi s’adapter pour être résilient face aux changements !

Qu’entendez-vous par là ?

Des bouleversements sont rendus visibles par de nombreux indicateurs. Parmi les plus récents, citons les fortes chaleurs de 2020 – avec des zones de surchauffe urbaine où les températures dépassent les à 50° C, en ville – ou les inondations de 2021. Nos forêts subissent aussi des pertes importantes. Face à cette situation, il convient d’engager une transition à la fois écologique, économique, énergétique… Ces thématiques sont transversales : quand le prix du gaz augmente, les ménages précaires, vivant souvent dans des logements énergivores, subissent de plein fouet une baisse de leur pouvoir d’achat. Derrière la crise environnementale, il y a aussi une crise sociale.

Quelles solutions le Grand Besançon peut-il apporter face à ces enjeux ?

Sur un plan social, justement, nous avons voté, début octobre, la création d’une Cité de l’emploi (voir page 36), avec l’État. Concernant la transition énergétique, nous avons engagé une rénovation thermique des bâtiments publics. Cette démarche nous a permis d’activer, en partenariat avec l’Université et le Crous, le projet de rénovation des campus, avec le soutien de la Région auquel est venu s’ajouter le Plan de relance de l’État. Sous maîtrise d’ouvrage partielle du Grand Besançon, 80 M€ seront consacrés aux campus qui constituent des éléments de forte attractivité. Nous accompagnons aussi la société qui bouge sur les questions de mobilité. Si la marche à pied est le premier mode de déplacement en ville, des élus font entendre les demandes d’habitants concernant des pistes cyclables pour les déplacements quotidiens entre centres-bourgs et villages avoisinants. En 2021, le budget consacré à notre schéma cyclable a triplé pour atteindre 3 M€. En agissant ainsi sur la qualité de vie quotidienne, c’est toute notre attractivité qu’on renforce.

Nous accompagnons la société qui bouge sur les questions de mobilité

Comment cela ?

Le Covid a rebattu les cartes avec le télétravail. Il y a une appétence nouvelle pour les villes comme Besançon, à taille humaine et implantées au cœur d’un tissu néorural. Tous les visiteurs que je rencontre – touristes, entrepreneurs, élus… – me disent que notre territoire est particulièrement accueillant, avec son patrimoine architectural et naturel, son offre de sport et de culture ou encore les temps de grande convivialité, comme Grandes Heures Nature, Livres dans la Boucle ou les Mardis des rives. Ces qualités, qu’on renforce en permanence, les Grand Bisontins eux-mêmes les ont redécouvertes, en pouvant se ressourcer à deux pas de chez eux, au plus fort de la crise sanitaire.

Le Covid a rebattu les cartes avec le télétravail

Cet été, le Doubs a été une destination touristique phare. C’est une opportunité à saisir avec notre positionnement sur l’écotourisme et sur les activités physiques de pleine nature qui portent également des enjeux de sport-santé. Bref, nous avons tous les atouts pour devenir un lieu où changer de vie. Des campagnes de communication en ce sens ont déjà été menées à Paris et à Lyon, ainsi qu’en Suisse et en Belgique. Je suis aussi membre du bureau de France urbaine, une instance qui réunit de grandes villes, pour mieux faire connaître le Grand Besançon à l’échelle nationale. Afin de structurer notre politique d’attractivité, nous avons également lancé une étude sur le sujet.

L’attractivité se joue aussi sur le volet économique…

Sur ce plan, les signaux sont au vert avec de nombreuses implantations d’entreprises à venir, dans les prochains mois. Celles-ci recherchent notre écosystème reconnu pour ses gens travailleurs et la capacité à « faire ensemble » qui fait notre identité. Signe qui ne trompe pas : de nombreux étudiants restent ou reviennent chez nous pour créer leur entreprise.

Le Grand Besançon est aussi à un moment clé avec la définition de plusieurs outils de planification…

Oui. Ceux-ci nous donneront les orientations, pour les prochaines années, en matière d’habitat, d’urbanisme, de climat, d’énergie… Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) et le nouveau Schéma de cohérence territoriale (Scot) sont aussi en cours d’élaboration. Pour répondre aux objectifs stratégiques – et intégrer la politique du nouveau Conseil communautaire –, notre Projet de territoire évoluera également. Tout cela se fait et se fera dans le dialogue avec les citoyens. Des réunions publiques numériques ont eu lieu, et nous poursuivrons ces rendez-vous en présentiel. Des comités de secteurs ont été mis en place dans le cadre de l’élaboration du PLUi. J’ai aussi engagé des rencontres de terrain avec les élus communautaires pour discuter de leurs projets.

Plus globalement, comment se profilent les mois à venir pour le Grand Besançon ?

Les grands projets se poursuivent. Concernant la RN 57, nous allons négocier avec l’État autour d’une meilleure insertion du projet dans le territoire qu’il traverse. Avec d’autres intercommunalités, nous allons aussi interroger l’État et la Région pour enrichir l’offre de trains sur la ligne des horlogers. Du côté de la Grande Bibliothèque, les contraintes hydrologiques et archéologiques nous amènent à envisager un changement dans la répartition des espaces. Nous allons aussi lancer le chantier « Bouloie – TEMIS ». On le voit, les perspectives sont très dynamiques. Cela dit, on espère que le Covid ne se réinvitera plus de façon aussi imposante dans nos vies. Et si c’était le cas, notre territoire a déjà su démontrer que la proximité et la solidarité étaient la clé pour faire face aux crises.


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