Eric Monnin, la flamme de l’olympisme

Bisontin pur jus, Eric Monnin parcourt le monde pour faire connaître l’olympisme, d’un point de vue social comme sportif et culturel. Référence incontournable à l’international, il est notamment Ambassadeur pour la Semaine olympique et paralympique pour Paris 2024 et premier français à avoir reçu la prestigieuse médaille Pierre de Coubertin. Son expertise et ses connaissances l’ont amené à commenter les cérémonies des JO de Tokyo et de Beijing.

Vous êtes ancien sportif de haut niveau, agrégé en EPS, docteur en sociologie et spécialiste de l’olympisme. Comment expliquer ce parcours atypique ? 

Je menais de front une carrière de judoka en équipe de France, mes études dans le sport et la musique au conservatoire de Besançon. Disons que depuis mes débuts, je conjugue la logique de l’olympisme, l’esprit et le corps, le célèbre  Mens sana in corpore sano. Rapidement, j’ai été impliqué dans le mouvement olympique international en passant un postgraduate à l’Académie internationale olympique,  sur le site d’Olympie. Je suis devenu spécialiste de « l’objet olympique » : son histoire, sa sociologie, ses codes, sa renaissance. J’ai commenté les JO de Tokyo et de Beijing dans cet esprit-là, pour Eurosport. 

De quelles façons  partagez-vous vos connaissances ? 

En tant qu’expert du système olympique international, je suis parfois sollicité pour le comité d’organisation des JO de Paris en 2024, notamment pour participer au master class. Au-delà, je suis vice-président de l’Université de Franche-Comté à l’Olympisme… je suis le seul dans le monde à ce poste, qui plus est dans ma région, j’en suis très fier ! Dans la même veine, j’ai créé en 2019 le Centre d’études et de recherches olympiques universitaire, le 53e dans le monde mais unique en France, implanté  sur le site de l’Arsenal à Besançon. Le CEROU promeut une politique pédagogique et de recherche pour les chercheurs et les étudiants. J’interviens à la Sorbonne mais aussi un peu partout dans le monde, pour des cycles de conférences, en Arabie saoudite, Corée du Sud, Colombie, Grèce, Royaume-Uni, États-Unis… J’essaie de transmettre cette passion olympique. 

Vous détenez d’ailleurs la flamme olympique, pourquoi ? 

C’est très emblématique. Le relais de la flamme olympique naît en 1936, aux Jeux de Berlin. Avec le Covid et l’annulation des jeux en 2020, leur report cette année, je me suis retrouvé le 132e porteur officiel, sur le sol grec. Il y avait en tout 10 000 porteurs, mais la majorité était au Japon. En Grèce, nous étions 300, j’étais le seul Français, ce qui explique que j’ai pu conserver la torche.  Elle est constituée d’une feuille d’aluminium sans soudure provenant du recyclage des habitations provisoires de Fukushima après la catastrophe de 2011. C’est un immense honneur. Pour l’anecdote, j’ai signé plusieurs documents officiels qui mentionnent que je ne peux pas vendre, allumer, réaliser un relais… avec la torche en ma possession. 

Spécialiste de l’olympisme et ambassadeur de Besançon dans la cadre de Terre de Jeux 2024 ?

Oui, je reviens de deux missions internationales au Moyen-Orient et je me rends en Colombie prochainement. Je suis intervenu sur invitation de l’Ambassade de France en Israël et en Arabie saoudite, sur le thème « Francophonie et olympisme » (NB : le Français est la langue officielle de l’olympisme). Ces missions internationales pour défendre l’olympisme et la francophonie sont aussi l’occasion pour moi de mettre en avant la qualité de nos formations au sein de l’Université de Franche-Comté. Elles me permettent aussi de rencontrer les délégations sportives des pays visités, les athlètes, les entraineurs, les cadres techniques et de leur parler des infrastructures sportives de pointe de notre territoire grand bisontin afin qu’ils viennent s’y préparer au moment des JO de Paris 2024.


Ils en parlent

Interview par la chaîne Arab News intitulé « L’olympisme au cœur de la francophonie »

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